Journée d’étude Internationale : L’humain débordé I

Journée d’étude Internationale à l’initiative del’UMR Acte 8218 CNRS-Université Panthéon Sorbonne et l’Ecole Normale Supérieure de Paris
le samedi 8 décembre 2012 de 9h à 18h, salle 250,
Université Paris I Panthéon-Sorbonne, Centre Saint-Charles, 47 rue des Bergers, 75015 Paris

Le paradigme de l’Homme Débordé s’oppose à celui qui constitue largement la civilisation occidentale, qui s’est radicalisé depuis les Lumières, et qui érige en dogme l’autonomie de l’humain par rapport à ses écosystèmes. Le paradigme de l’Homme Débordé se démarque de la croyance selon laquelle l’humain se constitue contre la nature à travers ses technologies. Il se démarque aussi de l’Homo economicus hyper rationaliste de la pensée libérale. L’Homme Débordé se constitue au contraire avec la nature et en se laissant déborder par les autres, que ces derniers soient des humains ou non, des êtres vivants ou non, des entités qui appartiennent à notre réalité ou non.

Nous n’avons pas à établir au préalable l’ensemble « légitime » de ce qui peut faire maille avec un humain particulier, et nous ne dirons certainement pas un humain donné, puisque comme on va vite s’en rendre compte, c’est précisément ce que n’est jamais l’Homme débordé :être donné. Il est au contraire toujours en cours de constitution et de déconstitution. L’Homme Débordé se constitue donc avec n’importe qui et avec n’importe quoi – ou plus exactement, la valeur et l’intérêt de ce qui et de ce quoi ne le sont qu’a posteriori et non a priori : c’est parce qu’il se laisse pénétrer par ces autres que ce grand singe devient un qui. L’Homme Débordé se constitue avec n’importe quoi et n’importe qui, sauf que ce n’est jamais vraiment n’importe quoi ni n’importe qui, l’espace des configurations possibles étant tout sauf totalement ouvert. L’Humain se constitue à travers ce qui le fait maillage et fait maillage de ce qui peut le constituer – c’est dans ce double mouvement qu’il se constitue, et qu’il se constitue différemment suivant les positions dans lesquelles il se trouve (posture passive) et dans lesquelles il se place (posture active). Ce faisant, ce qu’est humain s’établit de façon très opportuniste suivant les époques et les cultures. L’objectif de cette recherche conjointe est d’explorer ce nouveau paradigme sur un plan international et multidisciplinaire.

9h00 : Accueil
9h15 : Présentation de la matinée Penser le non-humain, esprits et porosité des frontières par Dominique Lestel et Yasuo Kobayashi.
9h25 : Yves Lines, TCI et médiumnité
9h50 : questions à Henry Vignaud.
10h30 : débat entre les participants de la table ronde.
11h : Vinciane Despret, penser la présence des morts ?
11h20 : débat entre les participants
12h : Questions du public.
12h45-14h00 : Pause déjeuner
14h : Présentation de l’après-midi Inspiration et invisible par Marion Laval-Jeantet
14h10 : Olivier Schefer Peut-on repenser le concept de l’inspiration ?
14h35 : Marion Laval-Jeantet Se rendre poreux, l’hypothèse des systèmes centre-africains
15h00 : débat
15h30 : pause
15h45 : Pascal Pique De Dreamtime au Musée de l’invisible
16h15 : débat sur les méthodes de travail et expériences à mener
17h45 : clôture de la journée.

Entrée libre dans la mesure des places disponibles.

Proposée par Marion Laval-Jeantet (Université Paris I- UMR Acte CNRS) et Dominique Lestel (Ecole Normale Supérieure).

Avec la participation de Vinciane Despret (philosophe,Université de Liège), Barbara Glowczewski (anthropologue, Collège de France-CNRS), Yasuo Kobayashi (philosophe,Université de Tokyo), Philippe Lacaze (chercheur-expérimentateur), Marion Laval-Jeantet (artiste-chercheur, UMR Acte – CNRS Université Paris 1) , Dominique Lestel (philosophe-éthologue, MNHM/CNRS – ENS), Yves Lines (Specialiste de la Transcommunication Instrumentale), Ivan Magrin-Chagnolleau (auteur-chercheur, UMR Acte CNRS – Université Paris), Benoît Mangin (artiste chercheur, Université Paris I), Pascal Pique (historien d’art, Le Musée de l’invisible), Olivier Schefer (philosophe, Université Paris I- UMR Acte CNRS), Isabelle Stengers (philosophe, Université Libre de Bruxelles) et Henry Vignaud (médium).